mardi 24 juillet 2012

Bâtiment, algue et énergie.

des algues filtrantes et chauffantes, c'est le système imaginé par la start-up française Ennesys pour améliorer la consommation énergétique des gratte-ciel. Un premier projet pourrait voir le jour à Paris.
Des tours de bureaux recouvertes de murs d'algues sources de chauffage et d'électricité: à quelques encablures du quartier d'affaires de La Défense, à Paris, la startup Ennesys mijote une nouvelle recette dans la quête d'un bâtiment vert.

Le concept: "Produire de l'énergie en dépolluant les eaux usées. Et le faire sans utiliser de surface au sol".

Un modèle de panneau d'algues présenté par Ennesys. [Eric Piermont - AFP] Dans un "photoréacteur", un aquarium de plastique rempli d'un joli liquide vert, circule hermétiquement un drôle de cocktail: un mélange de déchets peu ragoûtants (les eaux souillées de toilettes ou du "jus de poubelle" venu des décharges) que dévorent d'infimes algues en se reproduisant à grande vitesse par photosynthèse sous l'effet de la lumière.

En recouvrant des grands bâtiments de ces panneaux, Ennesys assure pouvoir réduire d'au moins 80% leur consommation d'énergie dite primaire (hors occupants) et de 80% leur consommation en eau. Des factures qui se chiffrent en centaines de milliers d'euros par an, voire plus, pour des tours de bureaux.

"Les algues ont à peu près la même valeur énergétique que le charbon", explique Jean-Louis Kindler, le directeur scientifique qui se présente comme "le cuisinier" des algues d'Ennesys. "D'ailleurs une grande partie du pétrole qu'on découvre aujourd'hui, ce sont des algues fossilisées".

Résidus secs brûlés
Dix mille mètres carrés de panneaux d'Ennesys permettent de produire environ 150 tonnes d'algues par an. Celles-ci peuvent rendre à leur tour 70 tonnes d'huile: un biocarburant qui peut être utilisé par exemple dans un générateur, les résidus secs étant eux brûlés pour faire du chauffage ou de l'électricité. Quant à l'eau propre à 99,9% obtenue au terme du processus, elle peut parfaitement alimenter les chasses d'eaux du bâtiment, qui représentent l'essentiel de la consommation de bureaux.

Outre l'énergie produite par les algues, les panneaux ont l'avantage d'offrir un "bouclier thermique", qui évite trop de chaleur en été et trop de froid en hiver. 

CONTRATS EN VUE

A partir de 2020, tous les bâtiments inaugurés devront en effet produire plus d'énergie primaire qu'ils n'en consomment. 

un NOUVEAU casse-tête pour les promoteurs

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